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Veuve Clicquot, Moet et Chandon, Clos de Mesnil,…j’ai quitté Reims, sa cathédrale et son ange qui sourit (il est trop beau) et j’ai traversé les vignobles les plus renommés de Champagne. La région est superbe, les gens sont très ouverts (et riches, grâce au monopole sur le Champagne), le temps est superbe et le physique va mieux, alors le moral est au beau fixe. Je suis à Troyes, une jolie et paisible petite ville.

« Toute parole est lassante », dit le Qohélet, c’est très vrai mais que dire de la marche ? Jours après jours, kilomètre après kilomètre, mes pas me guident vers le but de mon errance, la tombe de l’apôtre Jacques. Parfois la route est dure, souvent lassante mais chaque jours apporte quelques moments de grâces qui rachètent tout.

Les rencontres aussi : le curé de Ay, un peu bougeon au départ mais qui ensuite s’est avéré être un bavard impénitent (heureusement qu’il avait un enterrement à célébrer sinon je serais toujours en train de parler avec lui). Un couple de retraités de l’enseignement qui m’a hébergé à Fère Champenoise. Un viticulteur de la côte des blancs qui m’a offert le café, raconté toute l’histoire des vignobles puis accompagné un bout de chemin. Et plein d’autres avec qui je discute un peu et qui restent dans mon esprit pendant des jours qui suivent. Parfois de mauvaises surprises aussi : le curé de Verzy sur Aube qui m’a refusé l’hospitalité malgré son grand presbytère par exemple. Il s’agit alors de secouer la poussière de ses chaussures et de continuer sa route, en l’occurrence à la mairie ou on m’a donné la salle de judo pour dormir.

Le pèlerinage est un bel exercice d’humilité, de pauvreté et d’abandon. Je ressens une certaine fierté à faire partie du peuple de la route : parfois je lis l’admiration dans le regard des gens que je croisent, que ce soit le vieux paysan qui voulait m’envoyer à Epernay faire les vendanges ou la belle jeune fille qui me regardait partir admirativement sous la pluie à 7H30 du matin. On ne m’a jamais refusé l’hébergement : soit dans un hall de sport, soit une salle paroissiale, soit chez des gens. Le statut de randonneur et de pèlerin attire la sympathie et les gens sont souvent très gentils. Ici à Troyes je suis chez un curé rencontré à Reims, qui me laisse un local avec cuisine, douche, lit, …

Au niveau des horaires, je me lève à 6h30 pour partir à 7H30. A midi j’ai fait environ 25 km, ce qui veut dire qu’il m’en reste plus ou moins 10 à faire l’après-midi. J’arrive vers 15 heures dans le village, ce qui me laisse le temps de trouver un hébergement. Mon problème à l’épaule s’atténue, peut-être grâce aux pillules homéopathiques que Claire avait mises dans mon sac le premier jour ?

Bon allez, Ultreia comme on dit, et que l’apôtre Jacques vous garde ! Et puis bonne route à tous.