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Le fils et autres nouvelles, Edith Wharton, 2005-05-06, 4.5 étoiles

L'univers Whartonien

La culture et la bonne société ne font pas spécialement bon ménage ! C'est ce qu'on découvre dans la première nouvelles, Pélican. Une ravissante jeune femme, "combinaison enchanteresse de réserve et d'abandon, de fausse érudition et de charme authentique" (!), organise des conférences sur l'art Grec devant un auditoire composé de braves dames qui remplissent un devoir social et de charité. Son visage ravissant et son caractère ingénu font que même le monde académique se prête au jeux et assure ainsi une légitimité à la pauvre femme qui voit de plus en plus grand. Une nouvelle courte et très réussie, apparue en 1998 dans le Scribner's Magazine. Sur le même sujet, Edith Wharton écrira en 1911 la formidable nouvelle Xingu.

La deuxième, les lettres, est déjà critiquée sur le site. Une délicieuse jeune femme doit faire face au choc de la confrontation entre sa vision éblouie par l'amour de l'homme de sa vie et la réalité des faits. Un portrait tout en finesse d'une jeune femme naïve et limpide confrontée brutalement à la réalité vulgaire de l'amour.

La troisième, Le fils, est la plus longue. Elle met en scène l'amour frustré et carrément tragique d'une mère pour son fils abandonné puis retrouvé. Cette dame d'une grande noblesse de sentiment et dotée d'un instinct maternel un peu démesuré fait un ménage difficile avec les parents adoptifs de son fils retrouvé. Le lecteur sent bien qu'il y a anguille sous roche mais se laisse mener par le bout du nez jusqu'au dénouement.

Un très bon cru donc que cette édition. on retrouve l'écriture superbe d'Edith Wharton, alliée à une grande érudition et un sens de l'humour et de l'ironie évident. Bref je me suis replongé dans son univers avec le même plaisir. Il faut souligner aussi le bon travail de la traductrice, j'ai essayé de lire la première nouvelle en version originale (disponible sur Internet) et c'est difficile car Wharton manie la langue avec art et érudition.

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