Les Livres | |||||
Par date | Par genre | Par auteur | Tournante | Livre Home | Pierre's Home |
Coeur de chien, Mikhaïl Boulgakov, 2005-04-13, 4.0 étoiles
Egal à lui-même
Un professeur recueille un chien errant et lui insère les glandes sexuelles d'un jeune homme qui vient de mourir. Son but est de réaliser une expérience sur le rajeunissement des cellules humaines. Mais le résultat surprend et consterne tout le monde : progressivement le gentil chien Bouboule se transforme en un prolétaire vulgaire et bête, le camarade Bouboulov (!). Avec l'appui du responsable de la gérance de l'immeuble, un autre arriviste borné dont le but principal est de réduire le nombre de chambres allouées au docteur, Bouboulov fait le désespoir de son créateur.
Ce texte est truculent, Boulgakov mène le récit tambour battant et possède vraiment beaucoup d'humour (j'aime beaucoup la scène où le chien se choisit un nom). Doit-on y voir une satire du régime communisme naissant (le roman est écrit en 1920) ? Certes les prolétaires sont dépeints de manière féroce mais les bourgeois, sous les traits du docteur, ne sont pas épargnés. Disons plutôt qu'il s'agit d'une satire de la bêtise humaine. L'effet est renforcé par le contraste entre le pauvre Bouboule, chien martyre et errant dans les rues de Moscou, et l'infect petit être arrogant et profiteur dans lequel il se transforme. Il faut noter que le début du livre est raconté par le chien lui-même, un exercice de style très réussi.
Comme toujours avec les russes, attention aux patronymes : dans la même phrase le docteur "Phillipe Phillipovitch" est parfois appelé Transfiguratov. Ca surprend !
Dans la veine fantastisque, Boulgakov est ici égal à lui-même. Entre le roman et la nouvelle, ce texte se lit vite et avec plaisir. Cependant dans le même genre j'avais préféré "Endiablades".
Nombre de visites: 259