Les Livres | |||||
Par date | Par genre | Par auteur | Tournante | Livre Home | Pierre's Home |
L'usage du monde, Nicolas Bouvier, 2005-04-02, 4.5 étoiles
"On ne fait pas un voyage, c'est le voyage qui vous fait et défait"
Dans ce livre Nicolas Bouvier évoque les deux années de son voyage avec son ami peintre Thierry Vernet dans les années 1950. Il sont partis de Genève pour arriver deux ans plus tard à Kaboul, traversant la Serbie, la Yougoslavie, la Turquie, l'Afghanistan.
"On ne fait pas un voyage, c'est le voyage qui vous fait et défait" : j'aime beaucoup cette manière de considérer les choses. Avec Bouvier le mot voyage prend toute son ampleur. Comme il possède également, au plus haut point, l'art d'écrire, son récit est devenu un livre culte de la littérature de voyage.
Ce livre est plus qu'un simple récit de voyage, c'est une mosaïque d'impressions et de touches de couleurs, du pittoresque, des rencontres, des aventures, le tout emprunt de philosophie et d'humanité avec pas mal d'humour. Dans le quatrième de couverture ils disent "une lente dérive", et c'est vrai qu'en voyage il faut savoir prendre son temps : "Nous nous refusons tout les luxes sauf le plus précieux : la lenteur". Ils s'arrêtent souvent, parfois plusieurs mois, pour gagner un peu d'argent et pouvoir continuer le voyage. Il y a des aléas administratifs aussi (une fois en Turquie on les garde quelques temps en prison, plus comme invités que comme pensionnaires en fait). Il faut tenir compte de la météo et de la mécanique aussi, c'est-à-dire la petite Fiat qu'ils poussent dans les cols et qu'ils doivent régulièrement rafistoler, souvent avec l'aide de la population locale.
C'est ma première incursion dans ce domaine particulier qu'est la littérature de voyage et je suis séduit. Il faut dire que je suis tombé directement sur le meilleur tant ce livre de Nicolas Bouvier est devenu un livre culte parmi les amateurs du genre.
Je lui laisse le mot de la fin : "Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr".
Nombre de visites: 245