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Histoire d'une âme, Sainte Thérèse de Lisieux, 2005-03-17, 4.0 étoiles
Ma vocation c'est l'Amour
Il y a une difficulté quand on aborde Sainte Thérèse : de prime abord le style parait enfantin et le langage un peu mièvre (par exemple, le mot "petit" reviens plus de trois cent fois dans le manuscrit), sans parler de la couverture de l'édition Pocket. Et peut-être aussi pour certains une petite suspicion à l'encontre de celle qu'un pape appelait la plus grande Sainte des temps modernes, un enfant né dans une famille extrêmement croyante ("née en terre Sainte", à tel point que quatre des cinq soeurs se retrouveront dans le même Carmel).
Mais après c'est un éblouissement total, on découvre une personnalité exceptionnelle et probablement le plus beau témoignage de l'amour, des grâces et des souffrances d'une jeune fille qui dès l'enfance a pu faire sienne la parole de Saint Paul "Ce n'est plus moi qui vit, c'est Lui qui vit en moi" et qui s'abandonne entièrement à l'amour de Celui dont elle a fait la rencontre.
Quelques repères biographiques : Sainte Thérèse est morte au Carmel de Lisieux le 30 septembre 1897, à l'âge de 24 ans, après un an d'une douloureuse maladie (tuberculose). A quatre ans elle avait perdu sa mère, à l'âge de huit ans sa soeur Pauline, qui remplaçait sa mère, entrait au Carmel et c'était pour Thérèse comme si elle perdait sa mère une deuxième fois. Il s'ensuit une grave et mystérieuse maladie dont Thérèse guérira grâce au "sourire de la vierge". Lors de sa première communion, Thérèse reçoit un torrent de grâces, qu'elle exprime de manière assez stupéfiante dans ses souvenirs d'enfance ("Ah qu'il fut doux le premier baiser de Jésus à mon âme"). A treize ans c'est le "miracle" de sa conversion complète : elle guérit de la fragilité émotive qui résultait de la perte de sa mère. A partir de ce moment elle progresse à pas de géant sur le chemin de la Sainteté.
Elle entre au Carmel à l'âge de quinze ans, ce qui est exceptionnel (elle avait demandé l'autorisation au pape en personne!). Au Carmel, la jeune Sainte qui ne trouve pas l'apaisement tellement ses désirs de Sainteté sont énormes, découvre sa vocation : c'est l'Amour. Dans le corps mystique de l'église de Saint Paul (lettre au Corinthien) elle veut être le coeur. Elle découvre ce qui reste pour nous son enseignement le plus important : la petite voie, la voie de l'enfance spirituelle ("Celui qui est tout petit qu'il vienne à moi"), qui nous montre que la Sainteté est ouverte à tous. Un peu avant de mourir elle s'offre en holocauste à "l'Amour miséricordieux de Dieu" (ce qui est un retournement complet de perspective par rapport à son époque).
Ensuite se sont les premières manifestations de la maladie qu'elle accueille avec grande joie comme la promesse de la fin de son exil et la rencontre avec son Époux Divin, mais qui marque le début de la nuit de la foi, une période de grande souffrance physique et spirituelle qui durera un an. Elle meurt en 1897 (elle a 24 ans ) en prononçant "Mon Dieu... je vous aime!". Il est absolument sidérant de lire son dernier manuscrit, la sérénité et l'amour qui s'en dégage, et d'apprendre ensuite la profonde épreuve physique et spirituelle que traversait la Sainte lorsqu'elle l'écrivait sur son lit d'agonie. A sa mort, une soeur aurait dit "Celle là on ne risque pas d'écrire quelque chose sur elle"... mais pourtant c'est le raz-de-marée. Les écrits de celle qui avait dit "Je passerai mon Ciel à faire du bien sur la terre" se répandent comme une traînée de poudre, c'est un ouragan qui pousse la jeune carmélite à être proclamée Sainte et ensuite docteur de l'église (en science de l'amour) et à devenir la plus grande Sainte des temps moderne. Après avoir lu ses manuscrits (trois fois), je comprends tout à fait un tel engouement pour cette Sainte. Je suis profondément touché par cette Sainte qui a souffert énormément (perte de sa mère, difficultés émotives, épreuves physiques et spirituelles) mais qui nous donne un témoignage d'un amour qui dépasse l'entendement, d'une rencontre avec quelque chose d'infiniment grand et qui dépasse l'entendement. Certainement que certains esprits pourraient penser : "cette fille était folle, cette fille était dépressive, ...", il n'empêche qu'elle a vécu ce qu'elle raconte, c'est une évidence, et que ce témoignage a une valeur immense pour tout ceux qui s'intéressent à la foi.
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