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La mort d'Ivan Ilitch, Léon Tolstoï, 2004-08-08, 5.0 étoiles
Une histoire simple, banale...et affreuse
« Lhistoire dIvan Illitch est simple, banale et la plus affreuse qui soit ».
Cette histoire est d'autant plus affreuse que cest la nôtre : on se marie, on fait des enfants, on rencontre quelques succès professionnels, bref le temps passe avec ses petits bonheurs
et puis on un jour on se retrouve sur son lit de mort en train dagonir. On commence par nier la mort (cela n'arrive qu'aux autres), puis quand elle est là il faut l'affronter, une sorte de jugement dernier que l'on vit seul avec soi-même...ou seul avec un Autre.
Arrivé à ce moment Ivan Illitch ne peut plus tricher : il comprend que toute sa vie nétait quune mascarade, un écran destiné à lui éviter de se poser la vraie question, celle du sens de la vie et de la mort. Il devra ladmettre pour en finir de cette terrible agonie, entrer dans le sac noir dans lequel il sent que la mort veut le pousser et terminer les terribles tourments de son âme mourante.
Ce livre est un cri dangoisse dun écrivain génial face à la question métaphysique de la vie et de la mort. Même si on naime pas trop entendre parler de sa mort, je crois quil faut lire ce livre, afin déprouver le questionnement profond de celui qui est confronté avec la mort.
Sibylline mentionne la relation médecinpatient, que Tolstoï aborde avec humour et réalisme. Plus encore, jai été impressionné par la description des relations familiales lorsque la souffrance et la mort fait son entrée dans une famille. En particulier la terrible scène des fiançailles de la fille : il y a le père souffrant qui se sent accusé dêtre le trouble-fête, la fille qui en veut insidieusement à son père de gâcher son plaisir. Il y aussi la croyance confuse de lépouse que cette maladie de son époux est quelque chose de destiné lennuyer. Finalement ce court livre décidemment très riche contient aussi critique de la haute bourgeoisie, de sa fatuité qui est mise en exergue par comparaison avec le brave domestique qui seul comprend et soutient son maître.
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