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Les hirondelles de Kaboul, Yasmina Khadra, 2003-11-14, 4.0 étoiles
Quand on a que la haine
Ce livre puissant donne une vision cauchemardesque et désespérée de Kaboul sous le règne des talibans. La haine des femmes, des intellectuels, de tout ce qui est beau est instituée au rang de religion. A cela s'ajoute la fournaise, une chaleur telle que même les corbeaux ne trouve plus la force de voler.
A Kaboul on se fraie un chemin à la cravache, pour écarter les mendiants et les enfants, on se fait happer par les talibans qui forcent le passant à assister à d'interminables prêches de mollah qui bavent leur haine contre l'occident. On lance des pierres sur les prostituées, il y a des vétérans de la guerre contre les russes qui ressassent leurs souvenirs, éclopés de tout genres, infirmes qu'on trimbale dans une brouette car la chaise roulante coûte trop cher.
Quand on a que la haine, on devient fou. Comme les personnages du roman. On voit un intellectuel, entraîné par la haine furieuse de la foule, participer à la lapidation publique d'une prostituée et souffrir ensuite du dégoût que ce geste lui inspire ainsi que du rejet de sa femme lorsqu'il lui avoue son acte. Il y a aussi un gardien de prison amoureux qui ne peut s'empêcher de faire souffrir sa femme. L'histoire de ces deux hommes amoureux montre que même l'amour ne résiste pas à la folie qui règne à Kaboul.
D'accord avec Darius pour souligner la beauté du langage de l'auteur et son emploi parfois inédit des mots. J'ai d'ailleurs pensé à Yahar Ben Jelloun et "Cette aveuglante absence de lumière" pour le style.
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