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L'Amour aux temps du choléra, Gabriel Garcia Marquez, 2011-08-06, 4.0 étoiles
Le roman de l'été
Pour s'attaquer à "L'Amour aux temps du choléra", il faut avoir du temps, c'est un roman qui doit se lire lorsque la lecture est l'activité la plus importante des journées. Un roman à réservé aux vacances d'été donc. C'est un roman qui a du souffle, de l'ampleur, un roman foisonnant et très chargé, qui s'étale sur 400 pages.
Sous la chaleur infernale d'une ville coloniale des Caraïbes, l'auteur nous conte une vaste fresque amoureuse. En réalité tout tourne autour de l'amour dans ce roman, que ce soit l'amour passionné des deux adolescents, qui s'échangent des lettres en secret, ou les nombreux amours de Florentino Aziza avec les veuves et jeunes vierges qu'il qui servent de dérivatif à son seul et unique amour.
J'ai beaucoup aimé les descriptions foisonnantes et très évocatrices, l'évocation d'un milieu aristocratique décadent avec son rituel social. Certains personnages sont tout à fait attachants, mais par moment j'ai trouvé que l'auteur chargeait un peu trop le bateau, il y a un excès de personnages secondaires qui ont une existence trop éphémère que pour prendre réellement vie dans notre tête. Ainsi les nombreuses aventures de Florentino Aziza, des veuves séduites. Féline indique le caractère répétitif, et je finissais par ne plus m'y retrouver.
Une citation, qui donne une idée du style baroque et chargé de l'auteur, lorsqu'il décrit la petite ville coloniale : "Les grandes familles d'antan s'abîmaient en silence à l'intérieur de leurs alcazars dégarnis. Dans les encoignures des rues pavées qui s'étaient révélées si efficaces en surprises de guerre et débarquements de boucaniers, les mauvaises herbes pendaient des balcons et ouvraient des fissures jusque dans les murs chaulés et sablés des maisons les mieux tenues, et à deux heures de l'après-midi, dans la pénombre de la sieste, le seul signe de vie étaient les languides exercices de piano. A l'intérieur des chambres fraîches et saturées d'encens, les femmes se protégeaient du soleil comme d'une contagion indigne et se couvraient le visage d'une mantille, même aux premières messes de l'aube. Leurs amours étaient lentes et difficiles, maintes fois perturbées par de sinistres présages, et la vie leur semblait interminable. Au crépuscule, à l'instant accablant de la circulation, montait des marais une tempête de moustiques carnassiers, et un doux remugle de merde humaine chaude et triste remuait au fond de l'âme la certitude de la mort."
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