La femme du hasard, Jonathan Coe, 2011-02-21, 4.0 étoiles

Un excès de lucidité

Il s'agit du premier roman de Jonathan Coe, qui ne fût traduit en français que plus tard, une fois que l'auteur devînt célèbre grâce à ses autres romans.

Il s'agit d'un livre léger, très amusant à lire, dans lequel on retrouve indéniablement l'humour et l'art de conter une histoire de Jonathan Coe. Le ton propre à Coe est bel et bien reconnaissable, un mélange d'humour noir, de tendresse, de dérision. Dans ce premier livre, l'auteur utilise avec bonheur un procédé qui consiste, pour l'auteur, à prendre le lecteur à partie, à faire des apartés envers le lecteur, par exemple en donnant des indications sur la technique narrative qu'il utilise : c'est très amusant.

Le fond du roman est un peu triste : il s'agit d'une jeune femme plutôt brillante et jolie, mais totalement inapte à la vie en société ou à l'intimité d'une relation amoureuse. C'est une jeune femme désabusée de naissance, qui souffre d'un excès de lucidité et qui est totalement incapable de la moindre exaltation. Ce manque de vitalité va lui causer bien des déboires, ce qui suscite une réflexion sur nos aspirations dans la vie, notre recherche du bonheur, notre désir de partager nos sentiments avec quelqu'un.

Une lecture à conseiller pour les fans de Jonathan Coe. J'ai beaucoup aimé ce petit livre malgré quelques défauts de jeunesse (notamment la fin qui est un peu baclée).

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