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La cloche de détresse, Sylvia Plath, 2011-01-12, 4.5 étoiles
Le monde n'est qu'un mauvais rêve
Ce récit est autobiographique, il raconte la dépression qu'a vécue Sylvia Plath alors qu'elle avait 18 ans, il semblerait que l'auteur ait écrit ce récit pour se libérer de cette expérience. Le titre, la cloche de détresse, est cette cloche de verre à travers laquelle la narratrice voit le monde de manière déformée, et qui l'empêche de respirer, comme elle le dit elle-même : Pour celui qui se trouve sous la cloche de verre, vide et figé comme un bébé mort, le monde lui-même n'est qu'un mauvais rêve.
C'est en lisant "Les femmes du braconnier", de Claude Pujade-Renaud, qui raconte l'histoire du couple de la poétesse Sylvia Plath et du poète anglais Ted Hughes, que j'ai eu envie d'en apprendre plus sur Sylvia Plath. Cette américaine, surtout connue pour ses poèmes, est née en 1932 et elle s'est suicidée en 1963. Elle venait d'écrire ce roman qui relate une période dépressive alors qu'elle était étudiante.
La première partie, raconte un mois passé à New York par cette jeune étudiante brillante, en compagnie de jeunes filles qui ont comme elle gagné une bourse : c'est la grande vie, avec réceptions mondaines, hotels, restaurants. Tout lui réussi. Mais la narratrice, trop lucide et dédaigneuse des futilités de cette vie sociale factice, se laisse dériver et est minée par un mal vivre existentiel. Cette partie m'a fait penser au roman de Salinger, l'attrape-coeur, qui donne la même sensation de dérive dans une grande ville.
La deuxième partie est plus sombre. Après ce mois passé à New-York, la jeune fille retourne dans sa banlieue pour passer le second mois d'été avec sa mère. Elle perd pied et s'enfonce dans une dépression qui la conduira à l'hopital psychiatrique.
J'ai été fasciné par cette histoire et la qualité d'écriture de Sylvia Plath : elle a une plume lumineuse, et une réelle empathie se construit pour la narratrice. La narratrice dépeint son entourage et se proches de manière très noire. Le regard porté par la narratrice est excessif, mais ça fait ressortir les contrastes, et c'est très percutant. Malgré le sujet, le livre n'est pas triste et dégage une certaine énergie.
Un extrait, qui met en évidence la qualité de sa plume. Elle revient de New-York pour passer un mois chez sa mère, dans la banlieue bourgeoise : "En sortant du wagon climatisé sur le quai de la gare, le souffle maternel de la banlieue m'a enveloppée. Cela sentait les jets d'arrosage sur les pelouses, les breaks et les raquettes de tennis, les chiens et les bébés. Une quiétude estivale recouvrait toute choses de sa main apaisante comme la mort".
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