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Les New-Yorkaises, Edith Wharton, 2003-09-17, 5.0 étoiles
Une très grande dame
Un régal ce roman d'Edith Wharton, publié en 1927 et directement devenu un best-seller en Amérique. Une fresque sociale, familiale et sentimentale plutôt caustique qui se déroule dans un cadre délicieusement rétro : la haute société new-yorkaise au début du 19ème siècle. Edith Wharton connaissait bien ce monde, étant issue d'une grande famille New-Yorkaise, dans une famille riche mais un milieu ou elle connaîtra certaines désillusions. Signalons aussi que Wharton est la première femme a avoir eu le Pulitzer, c'était en 1921 pour "Le temps de l'innocence".
Elle a un sens de la formule épatant, accompagné d'un humour féroce qui se prête bien à la satyre et un don évident pour créer des personnages et des situations. Je pense d'ailleurs que tous les amateurs d'humour anglais, style Angela Huth ou autres trouveront leur bonheur chez cette grande dame.
L'histoire est centrée sur la famille Manford, une très riche famille de la noblesse New-Yorkaise. En particulier sur Pauline, la mère, une femme énergique et pleine de bonne volonté mais également frénétique (aujourd'hui on dit speedée), frivole et par moment carrément névrotique : elle passe son temps à organiser des soupers brillants, présider des comités de bienveillance, faire un discours une fois pour le comité de contrôle des naissances et le jour suivant pour le comité de soutient des mères au foyer, sans se soucier des contradictions entre les deux discours. Elle croit pourvoir organiser le bonheur de chacun avec son portefeuille et sa bonne volonté, elle pense qu'il suffit de nier les problèmes pour qu'ils disparaissent. Et quand ça va mal, elle se tourne vers le dernier maître spirituel à la mode ou autre guru extravagant. Il faudrait parler aussi de sa fille Mona, lucide et délicieuse jeune fille emprisonnée dans les conventions du milieu, du père de famille, un avocat qui tente de croire qu'un travail acharné pourra remplir le vide de son existence. Et surtout la (très) belle-fille, celle qui va semer le trouble.
Ce roman, qui dépeint une quête frénétique voire névrotique de sens, cette saga familiale doublée d'une attaque féroce d'un certain mode de vie creux et de pacotille, est un véritable régal. Le type même du roman ou on s'abandonne à l'ambiance, aux gens qui le peuplent, et qu'on termine a regret en se disant que heureusement il reste d'autres romans à lire de cette grande dame.
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