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La marche de Radetsky, Joseph Roth, 2007-12-22, 4.0 étoiles
La fin d'un empire
La marche de Radetsky c'est avant d'être le roman célèbre de Joseph Roth une marche militaire de Johann Strauss qui fut composée pour célébrer les victoires du général le comte Radetzky von Radetz. Mais au contraire de la marche triomphale qui débute par des roulements de tambours, le livre raconte la décomposition de l'empire Austro-Hongrois, à travers le destin familial funeste du fils d'un héros de l'armée et de son petit-fils.
Le roman débute avec la bataille de Solferino en 1859, qui marque le début du déclin de l'empire, et se termine avec l'annonce de l'assassinat à Sarajevo de l'archiduc François-Ferdinand, le prince héritier de l'empire. Mais ce n'est pas un roman historique, même si en arrière-fond de l'histoire on perçoit la déliquescence de l'empire, avec la montée des nationalisme et le début des mouvements ouvriers. Ce n'est pas non plus un roman d'action, c'est plutôt un drame psychologique. C'est l'histoire familiale tragique d'un père et de son fils. Le père, un personnage officiel de haut rang, digne et pathétique, qui alors qui son monde s'effondre se rend compte qu'il est en train de perdre son fils et fera tout son pouvoir pour sauver celui-ci de la déchéance.
C'est un roman puissant, avec de très belles descriptions, dans un style assez lyrique et parfois un peu exubérant, avec des réflexions philosophiques sur l'empire et la marche du monde. Il y a surtout une belle analyse des rapports père-fils. On peut regretter qu'il manque de repères historiques.
"Il se sentait un peu parent des Habsbourg dont son père représentait et défendait le pouvoir en ce lieu et pour lesquels lui-même s'en irait un jour à la guerre et à la mort. Il savait tout les noms des membres de la suprême maison. Il les aimait tous sincèrement d'un coeur puérilement dévoué mais, plus que tous les autres, il aimait l'Empereur qui était bon et grand, supérieur et juste, infiniment lointain et tout proche, particulièrement attaché aux officiers de son armée. Mourir pour lui aux accents d'une marche militaire était la plus belle des morts, mourir au son de la marche de Radetzky était la plus belle des morts. Les balles agiles sifflaient allègrement , en mesure, autour de la tête de Charles-Joseph; son sabre nu étincelait; le coeur et le cerveau tout remplis de la grâce entraînante de cette musique, il tombait sous la griserie des roulements de tambours et son sang s'égouttait en un mince filet rouge sur l'or miroitant des trompettes, le noir profond des caisses et l'argent triomphal des cymbales."
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