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Demian, Herman Hesse, 2006-02-08, 4.0 étoiles
A la recherche de soi-même
Tout d'abord je veux saluer la critique magistrale de B1p, c'est elle qui m'a donné envie de lire ce livre. A lire une telle critique on est forcément un peu jaloux, c'est génial d'avoir un livre phare qu'on relit tout les dix ans (voilà un sujet de forum d'ailleurs). Donc fatalement je voulais me mesurer au livre aussi, histoire de voir si l magie allait opérer aussi et où j'en étais sur le chemin.
En tant que lecteur de Jung je n'ai pas été dépaysé : ce roman reprend nombre déléments de la pensée jungienne, ce qui s'explique par le fait que Hesse venait de suivre une analyse avec un disciple de Jung. L'idée centrale est celle que la seule mission de l'homme doit être la découverte de soi-même, la recherche de ce quelqu'un qui "réside en nous et qui sait tout". C'est ce dur chemin que va suivre le narrateur, chemin difficile si il en est car il implique pour le narrateur la solitude de celui qui s'écarte du troupeau. Il doit en outre parvenir à marier le monde lumineux et le monde des ténèbres, car le sacré englobe tout autant le bien que le mal. Voila une idée qui n'est pas nouvelle, c'était déjà le thème du loup des steppes, et c'est un reproche constant que Jung fait au christianisme : celui d'avoir réservé tout le côté lumineux pour Dieu et obligé ainsi l'homme à se charger du côté sombre. C'est aussi le désastre qui guette un personnage d'Edith Wharton, dans « L'écueil », la jeune femme qui est incapable de concilier son obscur désir animal avec l'amour idéalisé.
Sur son chemin le narrateur est aidé par des personnages dont on ne sait finalement pas si ils sont réels ou symboliques (quoique un symbole puisse être réel dirait Jung). Bref c'est un roman très riche. En fonction de sa propre expérience jimagine qu'on se retrouvera plus ou moins dans le livre, par exemple on sera ou pas convaincu par les phénomènes de communication par la pensée, les appels à l'aide mentaux, voire par ce que Jung appelle les phénomènes de "synchronicités".
Pour finir, comme B1p, je me suis trouvé une phrase à coucher noir sur blanc dont je voudrais faire ma devise. La voila : "L'amour ne doit pas prier, dit-elle, mais il ne doit pas exiger non plus. L'amour doit être assez puissant pour devenir une certitude. Alors, au lieu d'être attiré, il attire". C'est beau, non ? J'aimerais tellement y croire.
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